Le chemin vers soi

Soirée-discussion du lundi 8 janvier :



       Le chemin vers soi,
ou comment surmonter les épreuves

Comment utiliser au mieux les crises que nous devons traverser, les obstacles, les embûches qui surgissent, pour en faire sortir du bon, du profitable pour notre évolution personnelle. Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort, dit-on couramment. Mais comment on fait, concrètement, dans la vie de tous les jours, lorsqu'on est aux prises avec ses difficultés ?


A l’origine de tout chemin vers soi, il y a une crise.
Crise d’adolescence, crise de la quarantaine, crise de couple, crise économique, mais aussi toutes les épreuves de la vie, deuil, séparation, maladie, chômage, etc…Ce point où on sent que les choses ne peuvent pas continuer telles quelles, que ce n’est plus satisfaisant, qu’il faut que quelque chose change.

Pourquoi cette crise est-elle nécessaire ?
Parce que tant que tout va bien nous restons dans ce qu’on appelle notre zone de confort. Notre routine habituelle, notre petit train-train, nos vieilles habitudes. Tant que ça nous convient, il n’y a aucune raison de modifier quoi que ce soit à notre façon de vivre, à notre manière de penser, et bien peu de motivation à évoluer.
Il faut un élément nouveau, une « crise », une perturbation qui ébranle tout le système, pour nous obliger à sortir de cette zone de confort et nous obliger à nous confronter à des défis imprévus, et à nous mettre en chemin.
France Gall le dit lors d’une interview ressortie à l’occasion de sa mort : « Ce n’est pas le bonheur qui nous fait évoluer. Ce sont toutes ces choses incroyables que nous avons à surmonter ». Et elle savait de quoi elle parlait !

       Se mettre en route, donc.
Et sur ce chemin, nous allons pouvoir apprendre. C’est-à-dire intégrer des choses nouvelles. Avant, c’était du connu, du su par cœur, voire même du rabâché. On savait. Avec tout ce que cela peut comporter de figé, de rigide, d’automatique. Là, il va falloir se confronter avec de l’inconnu, de l’inattendu, de l’étrange, mais on va pouvoir apprendre. D’autres manières de faire, d’autres façons de voir les choses, d’autres approches. 
Apprendre de l’extérieur, en allant chercher de l’aide, en abordant de nouvelles lectures, en rencontrant de nouvelles personnes.
Mais aussi apprendre « de l’intérieur » : s’apercevoir qu’à l’intérieur de nous il y a des capacités, des ressources, dont nous ignorions l’existence, qui ne demandaient peut-être qu’à éclore, qui n’attendaient que l’occasion de pouvoir se manifester. Ce que me confiait une patiente récemment : « lorsque je suis confrontée à une nouvelle situation, le réflexe automatique qui me vient c’est : je ne sais pas faire. Et puis petit à petit je regarde, je me dis que ça ne doit pas être si compliqué, et finalement, assez souvent, je fais. Je découvre qu’en fait je sais faire ». C’est la confrontation à la situation problématique qui lui permet de se rendre compte qu’elle a bien plus de compétences qu’elle ne le croit.
La crise fait donc grandir ?!

       Cela ne va pas sans heurts. Il y a parfois des révoltes contre cette situation nouvelle qui nous est imposée. Des regrets, de la nostalgie, une envie de revenir à « comme avant », aux anciens shémas, quand c’était plus confortable.
Du découragement, aussi. Le sentiment qu’on nous en demande trop : « Ca ne va pas être possible », « c’est trop dur ».

En fait, chaque fois qu’un changement est en cours, il suscite une force de frein quasiment équivalente. La peur de l’inconnu, de la nouveauté, de ne pas réussir à s’adapter, de souffrir, en fin de compte, fait que quelque chose en nous freine des 4 fers dès qu’un changement est en cours. Alors parfois on recule d’un pas, on prend le temps de se rassurer, de se réconforter, et puis ensuite on peut mieux reprendre son chemin, afin d’atteindre un nouvel équilibre.
C’est aussi comme un processus de digestion. Il y a là un gros bloc qui nous tombe dessus, on ne va pas pouvoir tout avaler d’un coup, on va y aller petit à petit, déconstruire en petites étapes qui seront plus faciles à assimiler, quitte à faire des pauses entre deux, des petites régressions qui n’entravent pas vraiment le processus mais permettent plutôt de reprendre son souffle. Sans lui donner le pouvoir pour autant, il est important de laisser s’exprimer cette partie de nous qui a peur,  qui en a assez, qui voudrait revenir en arrière. Car si elle ne peut pas se faire entendre, elle aura tendance à saboter insidieusement, par des symptômes, des somatisations, des actes manqués, le processus en cours. 

       Ainsi, l’intégration va pouvoir se faire de façon harmonieuse, l’inconnu va peu à peu se laisser apprivoiser, et on va pouvoir aussi se transformer soi-même. Jusqu’à atteindre un nouvel équilibre. La plupart du temps plus satisfaisant, plus épanouissant. Il n’y a qu’à regarder le nombre de ruptures, par exemple, dont on croit qu’on en se remettra jamais, et en fait quand on y repense quelques années après on se rend compte que finalement ce n’était pas si mal que ça, ça nous a permis, même si sur le coup ça a été extrêmement douloureux, de développer de nouvelles qualités, d’accéder à une façon de vivre différente.
Jusqu’à la prochaine crise…
Pour grandir encore un peu plus….

  


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